jeudi 13 mars 2014

L'Ermitage Nôtre Dame de la Consolation



Emplacement
L’ermitage et sa chapelle sont situés face à la mer Méditerranée, dominant l’anse de Collioure, sur un plateau à 147 mètres d’altitude. La colline est réputée pour ses sources; la plus proche se trouve à 50 mètres au nord de la chapelle, et s’écoule à travers une construction de maçonnerie datée de la restauration de 1811(voyez plus bas).
Les bâtiments sont situés à 200 mètres à vol d’oiseau de la voie Domitienne. Le refuge est signalé sur les cartes du GR10.


Historique
Un temple dédié à Neptune, puis à Poséidon, a été dressé par des marins à cet emplacement, en raison des sources d’eau. La chapelle est édifiée au XIIe siècle par des moines dominicains et cisterciens. Le lieu est mentionné en 1496 sous le nom Maria de Consolacio, puis en 1549 comme étant une « chapelle d’ermite » (capella heremitana)
L’ermitage est bâti au XVIIe siècle ; des fêtes votives sont célébrées le 15 août et le 8 septembre (fête patronale). Il devient bien national sous la Révolution française, en 1790. Il rouvre en 1805 et est restauré en 1811. Les ermites sont alors des laïcs ; il y en a jusque dans les années 1950. Le bâtiment est restauré en 1975, et occupé par un hôtel.


Culture
La chapelle abrite de nombreux ex-voto, parmi lesquels se trouvent des crocodiles empaillés, ainsi qu’un retable du XVIIIe siècle. Dans le cimetière attenant, on trouve deux croix anciennes, des XIVe et XVIe siècles.
La barque de pêche catalane Notre-Dame-de-Consolation, classée à titre d’objet aux monuments historiques, tient son nom de cet ermitage ; elle a été construite à Collioure en 1912, mais est aujourd’hui hébergée à Port-Vendres.
L’auteure française Mme Amable Tastu (1798 † 1885) a écrit au sujet de l’ermitage un poème intitulé L’Ermitage de Notre-Dame-de-Consolation, paru dans le recueil Poésies publié en 1826.



Coordonnées GPS :
Longitude : 3.06798
Latitude : 42.509478

Amable Tastu - L’Ermitage de Notre-Dame-de-Consolation

Connaissez-vous ces monts dont la tête immobile
Oppose son silence au bruit des flots mouvans ?
Au sein de leurs rochers est un pieux asile
Cher aux êtres souffrans.

C’est là que chaque jour de fervens solitaires
A la Reine du ciel répètent dans leurs vœux :
« Espoir des affligés, recours dans nos misères,
Sauvez les malheureux ! »

Par le sentier rapide, une jeune inconnue
Jusqu’à ce toit sacré parvint avec effort.
Là, ses regards erraient sur la vaste étendue
Dans un muet transport.

Elle considérait la roche menaçante,
Les ruisseaux fugitifs, l’immensité des mers,
Les gazons, la chapelle ; et sa voix gémissante
S’exhalait dans les airs.

Le souffle du midi, le bruit lointain des ondes ,
Se mêlaient tour à tour à ses tristes accens ;
Et le pasteur, guidant ses chèvres vagabondes,
A retenu ces chants :

« Le bonheur fuit les pas de l’humble voyageuse ;
L’image de mon sort me suit dans ces déserts.
Mes jours sont agités, ma vie est orageuse,
Comme ces flots amers !

« Sur mes traits abattus, où la douleur est peinte,
De l’âge qui me luit on cherche en vain la fleur ;
Et mon front jeune encor porte déjà l’empreinte
Que laisse un long malheur !

«Vous, arbres, dont l’abri me couvre et m’environne,
Vous semblez partager le deuil de mes beaux ans,
Et l’automne à vos pieds effeuille la couronne,
Don fleuri du printemps.

« Vous pleurerez bientôt votre beauté ravie.
De son souffle glacé l’hiver va la flétrir :
Comme le noir chagrin qui dépouille la vie
Et ne fait pas mourir.

« Les pieux habitans de ce lieu solitaire,
Loin d’un monde trompeur, ignorent tous ses maux ;
Et, simples voyageurs, ils ne font sur la terre
Qu’attendre leurs tombeaux.

« Laissant tous les mortels, heureux ou misérables,
S’occuper vainement d’un douteux avenir,
Ils savent que leurs jours sont désormais semblables
Au jour qui va finir.

« Ainsi, durant la nuit, quand l’élément perfide
Gronde au pied des rochers qui bornent ce vallon,
Ils s’endorment au bruit de ce ruisseau limpide,
Errant sur le gazon.

« Et moi, ne puis-je aussi trouver un lieu propice,
Où les peines du cœur s’endorment à jamais ?
A défaut du bonheur, Vierge consolatrice,
Fais-moi trouver la paix !

« Permets, Reine des cieux, qu’après de longs orages,
Je puisse enfin goûter quelques jours de repos,
beaux comme tes vallons, doux comme tes ombrages,
Et purs comme tes eaux ! »


Photos: Jielka & Source: Wikipedia
Mes photos pour remplacer celles ci à venir...





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